Précédemment j’ai développé l’idée selon laquelle l’humanité a une dette karmique envers l’univers. Si vous lisez l’article précédent, vous verrez que j’y parle beaucoup de la notion d’équilibre. L’humanité a créé d’énormes déséquilibres écosystémiques et énergétiques à l’échelle planétaire. J’approfondis donc la réflexion… L’équilibre est-il déjà en train de se rétablir ? Serions-nous en train payer cette dette ? Aujourd’hui la rupture avec le cycle précédent est réelle. En réalité, nous ne sommes qu’à l’aube de ce retour à l’équilibre…
Le point de rupture
Tout déséquilibre aboutit tôt ou tard à un point de rupture qui amorce le début du retour à l’équilibre.
La nature est souple, elle s’adapte pendant un certain temps mais elle reprend toujours ses droits. Elle fonctionne selon ses propres lois : les grandes lois de la vie. Et les lois de la nature sont immuables.
Trop pencher d’un côté de la balance et elle bascule, trop tirer sur l’élastique et il revient aussi fort qu’on l’a tiré. Voici ou nous en sommes arrivés avec la planète. Nous l’avons épuisée sans lui redonner. Nous l’avons brusquée pour aller plus vite, toujours plus vite, pour satisfaire notre course effrénée. Course à la consommation, course à la croissance, course au toujours plus.
Alors comment pourrions-nous nous attendre à un retour doux et agréable après avoir brusqué et exploité notre environnement pendant tant de siècles ?
La planète nous rend aujourd’hui ce que nous lui avons offert en excès. Et elle nous reprend ce que nous lui avons pris de trop. Comme pour rétablir l’équilibre écologique et énergétique que nous avons créé, consciemment ou inconsciemment.
Raffael Morelli, psychiatre et psychothérapeute italien a dit : « Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand celles-ci viennent à être trop bouleversées .[…] Avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive. Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus. »
Après un déséquilibre continuel vient le point de rupture. Un amorçage à l’équilibre. Le point de rupture est amorcé depuis une 20 aine d’années. Et nous en récoltons les conséquences. Dérèglement climatique, effondrement économique, maladies (H1N1, Ebola, COVID-19) et j’en passe…
Nous devons changer. Nous devons faire évoluer notre niveau de conscience pour rééquilibrer les choses. Et nous devons accepter et assumer la dette qui nous revient.
Alors, faisons le premier pas : élevons nos consciences. Le reste suivra ensuite.
La prise de conscience
Qu’ils s’agisse d’un rééquilibrage alimentaire, d’un rééquilibre émotionnel ou d’un rééquilibrage karmique, la prise de conscience est indispensable qu’il soit pérenne. Et pour prendre conscience il faut, soit prendre du recul pour observer la situation, soit à défaut de recul, avoir un choc si grand qu’il nous réveille.
Mais comment prendre du recul dans une société qui incite chaque jour à la course effrénée ? Cette société que nous avons nous-mêmes créée mais qui nous rend esclave d’un engrenage auquel nous finissons par nous accrocher par peur d’être perdus ? Qui nous plonge dans un sommeil éveillé ?
Notre éveil collectif passera donc par la deuxième situation : le choc. La crise…
Raffael Morelli, psychiatre et psychothérapeute italien a dit : « Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après on ne sait pas bien quoi, sans samedi ni dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, tout a coup, le stop arrive ». C’est ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Un STOP que la planète nous implore.
Nous sommes dans une phase d’éveil collectif. Une prise de conscience que nous sommes bel et bien mortels. Au cas où nous l’aurions peut-être oublié… Pour nous rendre compte que nous oublions de vivre car nous courons trop. Que nous oublions d’être car nous sommes trop occupés à faire. Nous oublions de remercier car nous sommes trop occupés à utiliser, produire et exploiter. Nous oublions de rendre car nous sommes trop occupés à consommer.
Alors un minuscule microorganisme nous rappelle à la réalité. À notre réalité… Il nous fait nous regarder en face. Et regarder nos voisins, notre famille, notre VIE en fait ! Celle que nous oublions de vivre. Alors, nous sommes à l’arrêt.
« Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours » ajoute Raffael Morelli. À« À faire le compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit. Sait-on seulement encore quoi en faire ? »
Que faire de cette phase de rupture ?
Le moment que nous vivons nous amène à réfléchir. Un ralentissement forcé… Que faire ?
1. Prendre conscience que nous ne sommes en réalité qu’une cellule du gigantesque corps qu’est l’univers.
Vous avez sûrement déjà lu la petite fable sur les organes se disputant tous le statut de « chef » dans le corps ? Le cerveau, les mains, les pieds, le cœur, les yeux, la bouche, etc. Mais en réalité, tous les organes ont un rôle à jouer pour le maintien en bonne santé du corps humain. Et pour que chaque organe fonctionne bien, les cellules de l’organe doivent travailler ensemble de façon efficace.
Eh bien, à l’image de la biologie, chaque individu est une cellule de l’organe « Humanité » qui fait partie d’un même corps appelé « Univers ». En effet, l’univers entier (les humains, les végétaux, les animaux, la planète, la galaxie, etc.) est constitué des mêmes atomes (carbone, hydrogène, oxygène, azote) et des mêmes énergies (eau, feu, terre, air, espace). Un peu comme aime si bien le dire Sophie des Aventures vertes de Sophie, « Je suis fait(e) de l’hunivers et l’univers est fait de moi ».
En ce temps de pause, nous devons donc nous reconnecter à nous-même mais aussi aux autres, et à la Terre. Car nous avons tous un rôle à jouer dans ce gigantesque corps qu’est l’univers.
Raffael Morelli précise : « Dans un climat social où penser à soi est devenu la règle, le virus nous envoie un message clair : la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sens de l’appartenance, la communauté, se sentir faire partie de quelque chose de plus grand, dont il faut prendre soin, et qui peut prendre soin de nous. »
Nous devons donc prendre conscience que nous ne sommes pas seuls sur Terre et que chacune de nos actions a un impact sur le monde entier.
Une rupture avec nos habitudes passées est nécessaire pour un retour à l’équilibre.
2. Accepter le défi que l’univers nous lance aujourd’hui.
Dans son livre « Le manuel du guerrier de la lumière », Paulo Coelho explique ce qu’est la responsabilité. « La racine latine du mot « responsabilité » révèle sa signification : c’est la capacité à répondre, à réagir ». Autrement dit, comme on peut trop souvent à tord l’entendre, être responsable n’a rien à voir avec le fait d’être « la cause » ou d’être « à l’origine » d’une situation.
Être responsable c’est faire face à une situation qui nous est donnée de vivre et choisir d’agir pour la gérer, quelque soit la ou les personnes ou les événements en cause. Paulo Coelho le décrit de cette manière : « Un guerrier responsable n’est pas celui qui porte sur ses épaules le poids du monde ; c’est celui qui a appris à reconnaître les défis de chaque instant ».
Et aujourd’hui l’univers nous lance un défi : changer nos habitudes. Changer nos habitudes pour voir plus loin que notre ventre. Comprendre que nous ne sommes pas plus important ou plus puissant qu’une autre forme de vie. Et apprendre l’altruisme. Apprendre le partage. Apprendre l’harmonie et l’équilibre commun.
3. Décider d’agir en usant de nos trois facultés fantastiques : se souvenir, imaginer et décider.
Autrement dit :
- Analyser nos actions passées avec le plus d’honnêteté possible avec nous-mêmes.
- Se projeter dans le futur en imaginant deux situations : celle où l’on continue dans la même lancée, et celle où l’on décide de changer.
- Et décider aujourd’hui le chemin que l’on souhaite emprunter.
N’oublies pas que le changement peut s’opérer à toutes les échelles. Il n’y a pas de petit changement. Comme on dit aux Antilles, « sé grenn diri ka fè sak diri » (Traduction = « Les grains de riz font les sacs de riz »). Ainsi, il peut s’agir de changer une petite chose toute simple à l’échelle de ton quotidien ou un projet plus complexe à plus grande échelle.
Et une décision prise aujourd’hui à l’échelle d’une personne influera sur le futur de l’ensemble de l’humanité puisque nous formons un seul corps.
Alors, qu’as-tu décidé de faire aujourd’hui pour rendre le monde meilleur ?
Pour approfondir :