Quand on observe l’anatomie d’un cerveau humain, on peut facilement être dérouté. Mais savais-tu que nous avons plusieurs cerveaux ? Alors quand je dis plusieurs cerveaux bien sur il s’agit d’un abus de langage. En réalité, notre cerveau est à la fois unique et multiple car il possède plusieurs fonctions différentes. Chacune d’elle est localisée dans une une zone précise, appelée « cerveau » par extension. Et selon le neurobiologiste Ned Hermann, nous aurions tous une préférence cérébrale, qui déterminerait notre comportement et personnalité.

Les différents cerveaux

o   Le cerveau tri-unique : cerveau cortical, limbique et reptilien

Comme tout organisme, la forme du cerveau a subi plusieurs évolutions. Le modèle  le plus célèbre qui permet de considérer la structure du cerveau en relation avec son histoire nous vient de Paul MacLean et de son fameux « cerveau triunique ».

Le modèle original de MacLean affirmait que trois cerveaux distincts, apparus successivement au cours de l’évolution, cohabitaient en nous :

  • un cerveau « reptilien » dit aussi cerveau primitif, est le plus ancien. C’est lui qui assure les fonctions vitales de l’organisme en contrôlant la fréquence cardiaque, la respiration, la température corporelle, l’équilibre, etc. Il permet également les réactions instinctives de survie en cas de peur ou agression.
  • un cerveau « limbique », apparu avec les premiers mammifères, capable de mémoriser les comportements agréables ou désagréables, et par conséquent responsable chez l’humain de ce que nous appelons les émotions. C’est le siège de nos jugements de valeur, souvent inconscients, qui exercent une grande influence sur notre comportement.
  • un « néo-cortex », serait le résultat de la 3e et dernière phase de l’évolution. Il prend de l’importance chez les primates et culmine chez l’humain avec nos deux hémisphères cérébraux gauche et droite. C’est grâce à eux que se développera le langage, la pensée abstraite, l’imagination, la conscience. Le néocortex est souple et a des capacités d’apprentissage quasi infinies. Il permettrait notamment le raisonnement logique, le langage et l’anticipation des actes.

o   Le cerveau aux deux hémisphères : cerveau gauche et cerveau droit

La vision des cerveaux au pluriel existe aussi dans le sens de « latéralisation ».  En effet, à ces trois cerveaux emboîtés de façon verticale chez l’homme, l’on peut superposer une symétrie axiale, à l’origine de deux hémisphères cérébraux. Les hémisphères cérébraux sont les parties droite et gauche du cerveau. Ce sont deux structures quasi symétriques qui sont reliées entre elles par des fibres nerveuses.

Cette notion a notamment été mise en évidence par Roger Wolcott Sperry. Neuropsychologue et neurophysiologiste américain, il est reconnu pour ses découvertes sur la répartition fonctionnelle des hémisphères cérébraux, qui lui ont valu le « Prix Nobel de physiologie ou médecine » en 1981.

Sperry a notamment démontré que les hémisphères cérébraux humains sont capables de fonctionner de façon indépendante. Il permettraient d’aboutir à des raisonnements distincts à partir des informations auxquelles chacun des hémisphères a accès. Il va jusqu’à formuler l’hypothèse, très débattue et critiquée à l’époque, selon laquelle il y aurait des personnalités ou des formes de consciences distinctes au sein de chaque hémisphère.

Ainsi, de cette hypothèse découle deux cerveaux ou deux « modes » cérébraux :

  • le mode dit « gauche » (associé à l’hémisphère gauche du cerveau), plutôt sensible au détail, il est le siège de la raison et la méthode, du langage, de la rationnalité, de la logique cartésienne.
  • le mode dit « droit » (associé à l’hémisphère droit du cerveau), avec une vision plus globale, est le siège du sentiment et de l’imagination, des émotions et du sensoriel

Le rôle de chaque cerveau dans la personnalité

o   Cerveau gauche : le sens du détail

L’utilisation du Cerveau Gauche nous très utile dans tout ce qui touche aux tâches et aux actions, ainsi qu’aux côtés opérationnels des choses. Il nous permet de nous définir les objectifs atteignables, mesurés et raisonnables. En deux mots, il contribue activement à préciser ce que nous devons faire concrètement. Il nous permet aussi d’agir par devoir, au-delà de toute recherche de plaisir. C’est grâce au Cerveau Gauche que nous arrivons à accomplir aussi ce qui ne nous plaît pas. C’est ainsi que nous pouvons investir de l’énergie et des efforts sans en attendre une contrepartie personnelle. Il nous permet de nous perfectionner et développer nos talents, en nous appuyant sur notre volonté. Dans la compréhension des situations, le Cerveau Gauche nous amène à mesurer les choses telles qu’elles sont, au-delà de toute interprétation subjective et personnelle. C’est grâce à cette particularité que nous pouvons collaborer et nous entendre sur les faits et les tâches à accomplir, dans des processus structurés.

o   Cerveau droit : un vision globale

Le Cerveau Droit est la partie innée qui réside en nous tous. Il fait la part belle au plaisir, au désir, à la beauté et aux relations humaines. Il est l’hémisphère du sensible, de l’interprétation et du sens que nous donnons aux choses. C’est lui qui conditionne notre enthousiasme et notre motivation à effectuer les tâches. C’est grâce au cerveau droit que nous avons des idées nouvelles, que nous apprécions le changement et parfois même que nous le recherchons.

Hémisphère de la communication, il apprécie les aspects esthétiquesjusque dans la manière de dire les choses, et dans toutes dimensions créatives en général. Il peut concevoir le futur et trace une ligne rouge qui donne de la valeur à notre vie. Son vécu des situations est très personnel et il tente souvent d’expliquer de façon subjective ce qui se produit. Il conçoit les choses comme partant de lui, et a tendance par ce mécanisme à se mettre au centre. Orienté alors vers la satisfaction de ses besoins, il a de réelles difficultés à faire les choses par devoir, alors que quand celles-ci lui plaisent, il est capable de dépenser des trésors d’énergie considérables.

o   Cerveau cortical : le siège de la réflexion

L’utilisation du Cerveau Cortical nous permet de prendre de la hauteur sur les choses, d’observer les situations avec recul. Il nous permet de nous dissocier et de gagner en confort en amoindrissant le stress. Ceci est dû à l’optique du Cerveau Cortical qui consiste à penser, réfléchir et manipuler des informations. C’est grâce à sa capacité d’abstraction que nous pouvons élaborer des modèles, pour comprendre ce que nous observons. L’usage du Cerveau Cortical nous rend observateur et nous tient à distance des aspects émotionnels qui sont bien souvent à la source du stress. La personne qui favorise son usage est souvent décrite comme « intelligente » : le Cerveau Cortical sait manipuler des concepts et des stratégies, déconnectés du réel matériel et du ressenti.

Il fonctionne dans la pensée et l’imaginaire, au-delà des limites des situations. Dans les processus d’apprentissage, la personne qui favorise le Cerveau Cortical a besoin de comprendre pour pouvoir apprendre.Elle peut penser qu’il suffit d’avoir compris pour savoir faire, ce qui est rarement le cas. C’est ainsi qu’elle peut être amenée à constater la distance entre la théorie et la pratique.

o   Cerveau limbique : le siège de émotions et du vécu

L’utilisation du Cerveau Limbique nous amène à nous intéresser de façon concrète et pratique aux choses et au quotidien. Il tend à vivre les choses en valorisant le vécu subjectif et la dimension émotionnelle. Ses centres d’intérêt se portent vers ce qui est concret et tangible. Le cerveau limbique nous oriente vers le « faire » plutôt que vers les idées ou les concepts. Il nous permet de réaliser et de finaliser les projets que nous entamons. Précieux dans cette qualité essentielle qui favorise l’aboutissement, il dicte aussi nos mécanismes d’apprentissage.

Si nous fonctionnons en priorité sur le mode Limbique, il nous faut expérimenter d’abord pour ensuite comprendre. La personne qui favorise son usage n’a pas besoin de comprendre pour faire bien. Le Cerveau Limbique tend à nous impliquer émotionnellement dans nos activités, ce qui nous permet de nous approprier personnellement nos projets, mais peut aussi nous jouer des tours et augmenter notre tendance au stress.

La préférence cérébrale : modèle de Hermann

En s’appuyant sur les recherches des neuro-biologistes Roger Sperry et Paul McLean sur le fonctionnement cérébral, le chercheur américain Ned Herrmann a mis en relation régionalisation cérébrale et traitement de l’information. Il a démontré que les individus « sélectionnent » les stimuli qui déclenchent leurs actions en fonction de leur « préférence cérébrale ». Il a élaboré une grille qui fonctionne comme une carte simplifiée de l’esprit humain.

Ce modèle appelé « Modèle Hermann » — ou modèle de préférence cérébrale — se représente sous la forme d’un cercle divisé en quadrants, 4 grandes familles de modes de traitement de l’information :

1. Mode de pensée analytique.

  • Mots clés : logique, factuel, critique, technique et quantitatif.
  • Points de force : compile les faits, analyse, argumente rationnellement, formule des théories, mesure précisément, résout les problèmes logiquement, raisonne, comprend les éléments techniques, analyse critique, travaille à partir de chiffres, de statistiques, est précis.

2. Mode de pensée séquentielle.

  • Mots clés : prudent, structuré, organisé, détaillé et planifié.
  • Points de force : remarque les défauts, approche les problèmes pratiquement, va jusqu’au bout des choses, développe des plans détaillés et des procédures, envisage les problèmes sous l’angle du planning.

3. Mode de pensée relationnel.

  • Mots clés : interpersonnel, émotionnel, spirituel, sensible, kinesthésique.
  • Points de force : comprend les difficultés relationnelles, anticipe le ressenti des autres, comprend intuitivement le ressenti des autres, perçoit des éléments non verbaux issus du stress, engendre l’enthousiasme, persuade, concilie, enseigne, partage, comprend les éléments émotionnels, prend en compte les valeurs.

4. Mode de pensée imaginatif.

  • Mots clés : holistique, intuitif, intégratif, synthétique et conceptuel.
  • Points de force : Lit les signes du changement, voit les choses globalement, reconnaît les nouvelles possibilités, tolère l’ambiguïté, intègre les idées et les concepts, défie les règles établies, synthétise les éléments divers en un nouveau tout, invente des solutions nouvelles, résout les problèmes de manière intuitive, intègre en simultané différents inputs.

L’intérêt du modèle de Hermann

Ce dernier modèle de préférence cérébrale est un pilier dans beaucoup de domaines professionnels, notamment celui de la vente et du marketing. Toutefois, il pourrait nous servir au quotidien dans nos vies personnelles pour apprendre à mieux communiquer avec les autres. Il permet de se comprendre soi, mais également notre entourage et leurs canaux de communication privilégié.

Par ailleurs, grâce au modèle de préférence cérébrale, il est plus aisé de cerner quelqu’un dès le premier contact et ainsi anticiper quel comportement et quel vocabulaire employer pour que la relation s’établisse dans les meilleurs conditions.  Je détaille cet aspect dans l’article « Comment notre cerveau influence notre personnalité ».

Si tu souhaites savoir quelle est ta préférence cérébrale,  tu peux télécharger le test que je te propose ci-contre.

Je l’ai réalisé sur moi-même et il semblerait que j’ai une triple préférence Bleu/Vert/Rouge avec une dominante verte. Et toi ? As-tu déjà réalisé ce test? Si oui, quels ont été les résultats? Si non, dans quelle catégorie tu t’identifie le plus ?

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